Duende est un mot polysémique espagnol. Il désigne à la fois un lutin domestique facétieux, un tissu broché d’or ou d’argent et l’expérience extatique liée initialement au Flamenco puis, par extension, à tous les arts. Ce mot, issu de la langue maternelle de l’artiste -et réputé l’un des plus difficiles à traduire- prend avec Silvia B. Quiti un sens nouveau.
Les Duendes jonglent entre les différents niveaux de lecture, du trivial au symbolique. S’ils sont engagés, c’est qu’ils mettent en exergue le paradoxe entre l’objet représenté et le matériau utilisé, illustrant ainsi l’inquantifiable valeur des choses. Insoumis à l’ordre établi, se jouant de la superficialité du premier jugement, c’est avec humour et dérision que les Duendes proposent des images contradictoires ancrées dans une société qui l’est tout autant.
“L'écureuil. Du panache ! Du panache ! Oui, sans doute : mais, mon petit, ce n'est pas là que ça se met !”
Jules Renard, Histoires naturelles